Rentrée pastorale « autrement » …
Faire rentrée pastorale, c’est assurer la reprise de nos démarches, activités pastorales,…ou…, c’est faire son entrée dans un cycle pastoral nouveau. Pour schématiser, la rentrée pastorale ne peut-elle pas se permettre de prendre la tangente pour amorcer une continuité sous forme de spirale ?
La spirale accepte de démarrer de presque rien pour se déployer emportant avec elle ce que l’espace lui offre tout en prenant soin de faire à chaque tour un coucou à la courbe précédente, la regardant, la saluant mais tout en gardant la distance. C’est que l’horizon est loin ! Il lui faut avancer ! Une pastorale qui suit cette courbe en colimaçon est une pastorale qui refuse de tourner en rond, mais qui prend l’option du temps pour apprivoiser l’espace.
En ces lignes (non courbées), le service Aiguillages hèle chaque entité ecclésiale pour faire un détour par nos chantiers pour construire le projet pastoral de l’Église. Il souhaite rappeler l’importance de la prise en compte des précieux partenaires que sont les personnes en situation de handicap. Pour être partenaire, il faut être deux : la personne en situation de fragilité (au fond, qui ne l’est pas) et l’Église. Celle-ci a le devoir de considérer tous ses membres quand elle se réfléchit, s’interroge, se projette et s’édifie.
En ces mois précieux qui non seulement connaissent la reprise de l’activité pastorale, mais aussi qui inaugurent une ère post-synodale, il est évident que nos cellules cérébrales, nerveuses, affectives,… vont être en ébullition. La joie des retrouvailles ne peut que stimuler nos perspectives.
D’où notre incursion dans ce bouillonnement. C’est le moment, c’est l’instant ! La voilà l’occasion de ne plus faire comme avant, de prendre le bon virage ! Chouette, un objectif nouveau pour les carnets de route ! Et si, dans les services diocésains, dans les EAP, les conseils pastoraux, les équipes locales de catéchèse, les groupes de partage de vie et d’évangile, les équipes de visiteurs, d’aumônerie,…, nous prenions la décision d’inclure dans l’élaboration de nos projets la réflexion sur l’accueil et l’écoute des personnes en situation de handicap ; mieux, avec ces personnes et leur expertise ! ? Discutons … Qu’est-ce que nos communautés locales peuvent mettre en place comme dispositif d’accueil pour les personnes porteuses de handicap ? Quelle attention porte l’ELC pour l’accueil de ces enfants à besoins spécifiques ? Comment le groupe de jeunes de la paroisse peut ouvrir certains évènements à d’autres jeunes avec des besoins plus ciblés qui, trop souvent, se retrouvent pastoralement associés à la bulle du handicap, toute génération confondue ? Lors de célébrations pour les malades, comment l’équipe liturgique peut-elle s’adresser aux institutions environnantes ? Quelles sont les personnes ressources avec lesquelles les équipes locales peuvent collaborer en vue d’aménagements raisonnables en faveur de la PH ? Qui peut porter le souci de l’accueil des situations de handicap dans l’UP ? Quels ajustements pour permettre d’accéder aux séances d’information, aux lieux de rendez-vous et de rencontre ? Comment comprendre et accueillir la diversité des besoins spécifiques ?
Bref, toutes ses questions ont leur pertinence dans les débats pastoraux et le défaut de compétence est légitime. Pour relever le défi, cela « passe par une posture d’ouverture et d’un accueil de la différence, de défendre, promouvoir et assurer les principes de bienveillance, de respect de l’autre, d’égalité et non-discrimination »1 afin de permettre à chacun de prendre sa place non seulement dans la sphère ecclésiale, mais plus encore dans les groupes de travail pastoraux. Ensemble identifions les freins à cet accueil inconditionnel et attardons-nous sur les pistes et leviers pour rendre possible le « croire ensemble », pour permettre à tous de cheminer dans la foi.
Aiguillages n’a pas de prétention en la matière et formule ici son souhait de soutien, de collaborer, d’écoute de toute situation pastorale porteuse de handicap pour l’un de ses fidèles.
Pour dialoguer, natacha.coosemans@evechetournai.be ou au 0478/79 11 05
Petit mémo sympa2 à reproduire et à afficher dans vos locaux, centres pastoraux, … :
Les dix commandements pour une place active de la personne handicapée.
1-La rencontre avec délicatesse et respect tu oseras.
2- Pour poser sur elle un regard simple : celui de l’amitié, en face d’elle tu le placeras.
3- Directement à elle, et non à la personne qui l’accompagne (ou à son chien), tu t’adresseras.
4- Le plus naturellement et le plus distinctement possible tu lui parleras.
5- Avec confiance, et le temps nécessaire, tu l’écouteras.
6- Aucune décision à sa place tu ne prendras.
7- Les adaptations nécessaires à sa participation, selon ses besoins et ses désirs, tu trouveras.
8- Aux changements de lieux et de rythmes qui pourraient la désorienter, vigilance tu observeras.
9- Sa famille et ses aidants tu accueilleras.
10- Sa présence participative à la vie en société ainsi qu’aux fêtes et célébrations tu encourageras.
1 Etude UFAPEC, Août 2020, par Alice Pierard
2 Extrait de la revue « Pastorale Santé », Avril 2021, n°250.