47, le film sur la différence qui vous arrachera une larme

Article Aleteia – publié le 27/06/24

A le voir traverser les océans, bien campé derrière sa voile jaune, on réalise qu’il n’est pas tout à fait un héros comme les autres. Dans 47, un mini film d’animation diffusé sur YouTube le 11 mai 2024, on découvre un Ulysse attachant… avec un p’tit truc en plus. Ce court-métrage de six minutes a été réalisé par Click Health, une boîte qui crée des films pour les entreprises du secteur de la santé, pour les équipes de Café Joyeux aux États-Unis. Il raconte l’histoire de Robert, porteur de trisomie 21. Rejeté par les autres lorsqu’il est enfant, il entreprend un voyage personnel symbolisé par un voilier. 

En cours de route, il est confronté à des défis qui représentent ses différentes étapes de vie : d’abord montré du doigt par les autres enfants au bord d’une piscine, il est ensuite mis de côté par une équipe de basket, puis stigmatisé au cours d’un bal et enfin écarté d’un restaurant dans lequel il espérait décrocher un travail. Attristé mais tenace dans l’adversité, il poursuit pourtant inlassablement sa route, accroché à son mât, naviguant à travers un monde qui n’est pas encore prêt à accueillir sa différence. L’histoire s’achève pourtant de façon heureuse lorsque, à 47 ans, notre héros pas comme les autres décroche un emploi au Café Joyeux, un lieu où il est accueilli tel qu’il est.

Un projet porté par des personnes porteuses de trisomie 21

Au-delà de mettre un coup de projecteur sur le Café Joyeux de New York, un café-restaurant qui a ouvert ses portes en janvier 2024 au cœur de Manhattan et qui emploie des personnes en situation de handicap mental et cognitif, ce court-métrage met en lumière la réalité de nombreuses personnes handicapées qui peinent à trouver leur place dans le monde qui les entoure. Réalisé en stop-motion à la main, il s’inspire de l’histoire réelle d’un employé du restaurant porteur de trisomie 21 qui, lit-on à la fin, “n’a obtenu son premier emploi qu’à l’âge de 47 ans. Et pourtant il a toujours été extraordinaire”. Quelle immense victoire pour lui !

La richesse de ce court-métrage, au-delà du message qu’il porte, est qu’il a été conçu en collaboration avec des artistes qui ont une trisomie 21. Le héros, Robert a été imaginé par l’artiste Bruno Jacob et sa fille Luna, touchée par cette différence chromosomique. Idem pour les compositions musicales et sonores, réalisées en collaboration avec des personnes handicapées. Quant à la chanson Carry On, du groupe de rock Fun, elle est ici interprétée par Sujeet Desai, également porteur de trisomie 21, qui accompagne le morceau au piano et s’occupe des arrangements musicaux. Le court-métrage a déjà été honoré par les Clio Awards et les Cannes Lions Awards, qui récompensent des initiatives créatives. Une sacrée aventure qui témoigne, au-delà du handicap, de la diversité des talents de chacun et de la richesse de l’audace. 

Domitille Farret d’Astiès – Aleteia

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