Il était une foi…

Gisèle Moreau, éducatrice et membre de l’équipe pastorale de Saint Alfred.

Ce vendredi 15 juillet nous embarquions pour ce projet formidable de passer une semaine de pèlerinage à Lourdes

Au retour de Lourdes, nombreux ont été ceux qui m’ont demandé si nous avions eu ou vu des miracles, un peu pour me taquiner, un peu pour se moquer gentiment. Bien sûr je répondais par une pirouette telle que : « nous avons survécu aux cannellonis en boîte »

Mais avec un peu de recul, je me dis que le miracle a eu lieu, nous sommes tous revenus vivants (2 résidents sortaient de l’hôpital peu avant le départ), en bonne santé et surtout regonflés à bloc d’une belle énergie qui depuis nous accompagne encore chaque jour…

Bien au-delà d’une aventure religieuse, ce fut une merveilleuse aventure humaine.

Oui, on peut encore croire dans l’avenir…

Petit clin d’œil aux bénévoles qui ont permis cette folle épopée.

Christa est une infirmière retraitée des soins à domicile. Elle a souvent accompagné le pèlerinage de Lourdes (via le diocèse) en tant qu’hospitalière. Elle est déjà venue avec nous bénévolement aussi pour des activités spirituelles telles que la marche pèlerine.

Elle a illuminé les journées des 3 filles dont elle était référente : Julie, Violette, Cécile qui le lui ont bien rendu. Christa était omniprésente, rebelle comme Jésus, efficace comme un manager et créative comme une artiste. Merci Christa d’avoir participé à ce voyage en « Amitié ».

Philippe (juste après Christa)

Philippe nous connaît bien puisque nous avons travaillé des années ensemble au sein de la pastorale. Sa bienveillance, son calme, ses mots gentils pour les uns et les autres ont fait mouche !

Il n’a pas son pareil pour animer un temps de prière. Accueillant et toujours prêt à aider du mieux qu’il peut. Jan a été heureux de se frotter à une figure masculine attentive.

Merci Philippe d’avoir participé à ce voyage en « Découverte ».

Elisabeth (à côté de Philippe)

Elisabeth est (entre autre) l’épouse de Philippe et souhaitait également nous accompagner. Nous ne nous connaissions pas bien mais nous avons découvert une très belle personne, douce, calme, discrète mais clairvoyante, sa gentillesse n’a laissé aucun résident indifférent.

Merci Elisabeth d’avoir participé à ce voyage en « Aventure ».

Martine (4ième personne sur la gauche)

Martine, retraitée de la poste, nous suit depuis très longtemps, de Chimay aux séjours « bien-être », elle connaît déjà très bien nos résidents. Toujours partante, très généreuse, Martine a des petites attentions pour tous. C’est aussi un peu notre râleuse préférée qui dit parfois tout haut ce qu’on pense tout bas mais qui ne râle jamais longtemps.

Merci Martine d’avoir participé à ce voyage en « Générosité ».

Michèle

Ayant pris sa retraite en mai, nous a également accompagnés comme bénévole.

Fiable, efficace, toujours de bonne humeur, toujours partante, disponible, elle a su composer avec les caractères les plus complexes.

Merci Michèle d’avoir illuminé tous nos matins à 5h45 avec la très jolie musique de ton réveil et d’avoir participé à ce voyage en « Folie ».

Petit clin d’œil à Anne-Marie du restaurant qui s’est pliée en 4 pour nous aider ! J

Nous étions également encadrés par les nombreux bénévoles du diocèse :

Les hospitaliers, chargés d’aider aux repas, aux soins, aux chambres….

Les infirmiers, chargés essentiellement des toilettes, des changes, de la veille de nuit…

Les brancardiers dont la mission était de conduire toute personne nécessitant un accompagnement dans les différents lieux de rassemblement mais aussi de porter dans les lits, dans le train…

Merci à toutes ces personnes, Marie-Anne, Chris, Eline, Myriam, Claudine, Pascal, Isabelle, Christine, Éric, Pauline, Patricia, Maurice et tous les autres pour ce voyage en « Humanité »

Egalement un énorme merci au diocèse de Tournai de permettre de vivre de tels voyages avec des personnes moins valides ou porteuses de handicap.

Regard d’une bénévole, Christa Meunier.

Le 15 juillet, tôt le matin, à mon arrivée à Saint Alfred, régnait déjà une joyeuse effervescence: les valises étaient dehors , badges et foulards distribués, candidats pèlerins fin prêts et le staff qui s’affairait….
Tout ce petit monde appliquait à la lettre la devise de Sr Emmanuelle: Yallah : en avant.
Organisation hors pair, un travail de ouf, prendre son bâton de pèlerin pour accompagner un groupe de personnes en difficulté, loin de chez soi, de sa famille et ce durant une semaine.
Car, tgv, valises, nourritures, boissons, changes, à chaque fois un exploit mais il y eut toujours des petites mains pour aider, avec, par moment, quelques angoisses mais toujours avec le sourire.

Au début il a fallu que nous fassions connaissance les uns avec les autres , comprendre la dynamique de chacun ; ce qui fut vite fait, la mayonnaise prenait bien .
Lors des célébrations je fus impressionnée par le recueillement du groupe, je suis toujours très émue lors de l’onction des malades.
Aaah! Importants furent les moments de convivialité autour d’une boisson, d’une glace !
Les repas furent bien animés , le staff toujours attentif à ce que tout se déroule bien .
Certains d’entre nous ont pu aller voir le spectacle de Bernadette, ils en sont revenus enchantés.
Que l’on soit grand, petit, gros, mince, riche, pauvre, intelligent ou pas, chacun a le droit d’être traité de la même manière, avec grand respect ; en chacun c’est Jésus que nous rencontrons.


Grand respect à nos pèlerins, à vous les éducs !
Je suis revenue de Lourdes enchantée d’avoir pu accompagner les pèlerins de St Alfred.
Je ne regrette aucunement cette semaine, je ne regrette ni mon service ni mes revendications. Pour moi, Marie nous a constamment aidés dans cette folle aventure, mais quelle belle folie !!

Bernadette, euh …pardon, Michèle, les a rencontrés.

Depuis le temps qu’ils en parlaient, 7 ans, m’a-t-on dit, ils sont enfin arrivés ce vendredi 15 juillet vers 18h30-19h00, harassés par plus de 10h00 de route et par une chaleur accablante. Déjà la journée avait commencé par quelques stress et angoisses : un car qui arrive à l’heure où il devrait être déjà parti pour Tourcoing, un chauffeur qui ne possède pas les clefs de tous les coffres à bagages et qui sait à peine que Tourcoing est en France, l’arrivée à la gare de Tourcoing déviée par des travaux 20 minutes avant le départ du TGV, le branle-bas de combat pour charger les bagages de 36 personnes, les chaises roulantes et les personnes présentant des difficultés motrices, les 8 heures de TGV, avec les changes, les repas moulus…bref une journée déjà bien remplie, bien fatigante, mais quel bonheur d’arriver à LOURDES !! Enfin !!! Depuis le temps qu’ils en parlaient…

Très vite une armée de personnes, habillées, soit en bleu, soit en blanc s’affaire et prend en charge les chaises roulantes, les bagages…Une douce cohue, comme une fourmilière où chacun et chacune sait la place et le rôle à jouer. Ils ont toutes et tous leurs cartes d’identification autour du cou et sous l’œil incrédule des éducatrices de St Alfred, tout le monde se retrouve au bon endroit, rassuré, rasséréné….Je dois quand même vous dire que je les regarde d’un œil un peu goguenard. Les éducatrices qui logent à St Frai ont l’air totalement dépassées et fatiguées par ce premier contact avec Lourdes. Mais je sais qu’elles s’habitueront. Il faut parfois savoir lâcher prise. Elles verront. J’ai confiance.

Les jours qui suivent permettent à chacun de faire connaissance avec l’ensemble des accompagnants. Et la magie opère. Malgré la chaleur, le programme très chargé et la grande fatigue, le groupe de saint Alfred acquiert un capital de sympathie rarement égalé, et je sais de quoi je parle. J’en ai vu défiler des pèlerins à Lourdes, j’en ai vu brûler des bougies et des cierges, j’en ai entendu des prières et des supplications, j’ai été témoin de petites guerres-guerres de pouvoir, et de dogmes lourds et parfois assommants. Mais, là c’est différent. D’abord, il y a les pèlerins handicapés, enthousiastes, contents et reconnaissants d’être là, et puis il y a les éducatrices et les bénévoles qui font plus que leur part, qui dialoguent, qui s’intéressent au vécu des accompagnants infirmiers et brancardiers-es. Et puis, il y a cette masse d’accompagnants, bienveillants, remplissant leur rôle au-delà du possible. Oh, bien sûr, il y a parfois des excès de compassion, des soucis de trop bien-faire, ou des angoisses de mal-faire. Mais je remarque qu’au fil des jours,  les relations sont amicales, pleines d’humour, et tellement colorées de gentillesse et de générosité.

Et toujours cette chaleur qui rend l’accompagnement difficile et fatigant, car le masque est obligatoire à St Frai. J’ai rarement vu une chaleur aussi écrasante. Vraiment, croyez-moi si vous voulez, (de toute façon j’ai eu l’habitude que l’on ne me croit) mais un pèlerinage sous cette chaleur, et avec un tel enthousiasme, cela était un réel ravissement. Merci,  pèlerins de St Alfred. Vous resterez dans le souvenir de beaucoup de personnes que vous avez croisées.

J’ai pour vous une petite mission, que vous avez déjà remplie à merveille durant votre semaine à Lourdes. Cette mission est celle-ci : Allez dire que chacun porte en lui, enfoui et caché ce pourquoi il est là, allez dire qu’il faut se rassembler pour enfin voir en soi ce qu’on ne voyait pas, allez dire qu’il faut pour être aimé, prendre le risque d’aimer sans jamais renoncer,  allez dire jusqu’à ne faire plus qu’un, entre le haut et le bas, qu’un autre monde est là. Grand merci à vous de remplir cette mission. Et je vous souhaite tout le meilleur dans votre vie en Belgique.

Oh, mais je m’aperçois que je ne me suis pas présentée. J’en suis désolée.

Je m’appelle Bernadette. Et je viens de Lourdes.

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