« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. » – Mark Twain
Ce vendredi 15 juillet nous nous engagions dans une aventure dont nous ne mesurions absolument pas l’ampleur…
Lourdes, avec le Diocèse, c’est la grosse machine, un groupe de 590 pèlerins,183 bénévoles.
Les réunions préparatoires et chaque chose bien pensée et organisée par notre équipe nous avaient heureusement mis dans d’excellentes conditions dès le départ. Mais quelle folie !!!
Deux craintes : les grosses chaleurs qui s’annonçaient et les problèmes de santé avec un groupe de personnes en situation de handicap dont certaines âgées, fragiles mais toutes hyper motivées.
Tout a commencé sur des chapeaux de roues :
- Un car qui arrive en retard (et le train n’attend pas, vous savez ça ), une soute qui ne s’ouvre pas et ne permet pas d’emporter tout ce dont on a besoin, 37 grosses valises, des sacs et trousses pharmacie, 3 grosses malles, 7 chaises roulantes, 3 tribunes, les pique-niques et boissons en abondance pour le trajet, les sacs hygiènes avec les changes, les médicaments, les ustensiles, les serviettes pour le TGV, 37 personnes dont 2 en chaise à fixer dans le car et un conducteur qui ne connaît pas la route….(mais vraiment très gentil et serviable, je précise).
- A l’arrivée sur le quai, on nous remballe 2 chaises roulantes « pour manque de place » dont nous allions terriblement manquer à Lourdes. On nous embarque aussi dans le camion une malle qui était prévue dans le TGV car elle contenait les indispensables pour la soirée et le lendemain matin ( le camion « bagages non urgents » n’arrivait que le samedi dans l’après-midi.)
- Embarquement fissa de tous dans le TGV
Quel sport !
Et puis, c’est parti, tout s’enchaîne à un rythme fou
- Changer des personnes moins valides dans un bolide lancé à 290km/h
- Nourrir et hydrater plusieurs fois sur les 6 heures de trajet (non non, on n’a pas pu fermer l’œil)
- Débarquer tout notre petit monde, essayer de garder tout sous contrôle et ne pas y arriver
- S’installer, courir, voler, rouler au souper avant qu’il ne soit trop tard, doucher, ranger, chercher ce dont on a besoin…
AU SECOURS !!!!
Très vite tout s’organise autour de nous mais on doit s’imposer, demander de l’aide, rester calmes et diplomates…efficacité et bonne humeur restent nos credos.
L’alchimie opère, la complicité, le partenariat se construisent avec les équipes d’infirmiers, les hospitaliers, les brancardiers. Toutes des belles personnes, dévouées, disponibles, bienveillantes. On les admire, ils sont gentils, joyeux. Leurs sourires et l’attention portée aux résidents éveillent chez ceux-ci un bien-être évident.
L’autre moitié du groupe, les « valides » est à l’hôtel, ils nous manquent, on leur manque aussi, comment faire pour être ensemble, prier ensemble, partager ensemble alors que l’hôtel est si loin et le temps si compté ? Ils se sentent un peu abandonnés moins choyés, chouchoutés….toute petite consolation, les repas sont vraiment délicieux !
Chaque jour un programme très chargé nous attend avec des moments forts et profonds : de belles messes (sacrement des malades, véritablement bienfaisant pour nos résidents) un chemin de Croix magistral et poignant avec des témoignages courageux et touchants, le signe de l’eau (impressionnant d’intériorité), une marche aux flambeaux fervente, une superbe comédie musicale sur la vie de Bernadette….
Un TGV spirituel en quelque sorte. Nous nous accrochons, nous adaptons, lâchons prise. Tout n’est plus sous contrôle ? Tant pis ! Pas le choix. Tout le monde est là ? Hydraté ? Va bien ? Alors Inch’Allah, à la grâce de Dieu.
Humour et flexibilité.
Une question essentielle (😉) nous taraude quand même. Quand ira-t-on acheter les cadeaux si précieux aux yeux de nos personnes ?
Il nous faudra faire la messe buissonnière. J’annonce la couleur, ouf, nous sommes compris, absous…
Cette semaine de folie se terminera en apothéose par un petit tour de Lourdes en train touristique, le passage du tour de France et le nettoyage de nos chambres à 3h du matin.
Et vous savez quoi ?
C’ÉTAIT FORMIDABLE !!!
Un grand merci à Peter pour sa disponibilité dans tous les préparatifs ainsi qu’à toutes ces petites mains et belles âmes du quotidien qui ont embelli nos journées et fait de cette aventure un moment exceptionnel et marquant de notre Histoire.
Gisèle pour toute l’équipe de Saint-Alfred, Laurence, Judith, Béatrice, Michèle, Philippe, Christa, Elisabeth, Martine.