Echos de la Journée Interdiocésaine des Visiteurs à Erpent

C’est sous un climat bien automnal que la traditionnelle journée de rencontre interdiocésaine des visiteurs de personnes malades, isolées ou âgées s’est tenue samedi 14 octobre, dans le Collège Notre-Dame de la Paix, à Erpent près de Namur, sur le thème de la Vulnérabilité : consentir à la vie ?

Les participants venus des différents diocèses de Namur, Liège, du Brabant wallon, Tournai et Bruxelles se rassemblent en effet tous les deux ans pour réfléchir et partager autour d’un thème touchant de près à leur mission de visiteur, à domicile ou en maison de repos.

La réflexion sur la vulnérabilité et le consentement à la vie

Tout au long de la journée, Agnès Bressolette, psychologue clinicienne et psychothérapeute en soins palliatifs a guidé leur réflexion en proposant deux conférences, la première sur le sens de la vulnérabilité puis la suivante, sur la notion de consentir à l’existence, dans tous ses aspects. La vulnérabilité est ainsi apparue comme une notion fondamentale inhérente à l’existence humaine : nous naissons, vivons puis mourrons vulnérables et ce que nous devenons en partie dépendra substantiellement de la façon dont aura été prise en charge notre vulnérabilité de tout petit enfant.

La vulnérabilité de soi ouvre enfin à celle de l’autre, elle ne saurait se concevoir sans le lien à l’autre dont le visage ‘oblige’ selon les propos du philosophe Emmanuel Lévinas. Alors, de l’empathie à la sollicitude en passant par la compassion, la confrontation à la vulnérabilité de l’autre pourra prendre différents visages, le risque étant toujours de s’y dérober ou de la dénier mais jamais de la rencontrer, tant au cœur de l’échange, elle transforme une rencontre, celle de deux vulnérabilités qui se rejoignent pour un moment de partage. Des échanges nourris se sont poursuivis ensuite dans les nombreux carrefours organisés avant le temps toujours joyeux du repas, occasion aussi de rencontres et de découverte des réalités vécues dans les différents diocèses.

Un moment de convivialité

L’animation musicale était assurée tout au long de la journée par la compositrice Sabile Van den Abbeele, interprète talentueuse en duo, avec son époux, du chant phare « Père révèle ta présence ». Après le jeu des questions-réponses du début de l’après-midi, Agnès Bressolette nous a entraînés sur les pistes du consentement à la vie, qui n’a pas toujours de logique rationnelle -les mystiques décrivent par exemple leur tristesse, associée à une très grande joie- mais qui permet une espérance face à la maladie. Elle rappelle ainsi que consentir librement ouvre un espace de liberté intérieure qui permet non seulement d’adhérer aux difficultés de sa condition présente mais encore, en l’embrassant, de la sublimer, en libérant un espace de créativité.

Témoignage de Claire DIERCKX : consentement face à la vulnérabilité

En citant Simone Veil qui s’appuya sur la beauté universelle pour supporter l’horreur des camps de concentration ou encore Sainte Thérèse de Lisieux qui ‘utilisa’ sa vulnérabilité comme un escabeau pour se rapprocher de Dieu, la conférencière a voulu montrer que les voies du consentir, multiples et en même temps propres à chacun dans la singularité de sa vie, offrent la grâce de la fidélité au Christ, le modèle du consentir par excellence. L’illustration de ces propos ont ensuite pris corps en la personne de Claire Dierckx, jeune juriste atteinte d’une maladie neuro-dégénérative, venue témoigner de sa vulnérabilité et de son consentement personnel aux difficultés de son existence.

«Malgré la souffrance, l’espérance de Dieu est toujours là (…) il n’y a pas de résurrection sans croix», rappelle celle pour qui marcher est devenu impossible et qui a dû cheminer en humilité pour apprendre à dépendre de l’autre pour accueillir la présence du Tout-Autre. L’émotion était palpable dans l’assemblée pour écouter cette invitation à « accueillir les circonstances de toute vie sans lutter contre elle et la transformer en quelque chose de grand et de beau. » La journée s’est conclue par un temps de prière ; confions à Dieu ce chemin de consentement à la vie, chemin vers les vulnérabilités d’autrui et vers l’Espérance qu’Il nous promet.

Un article de la Pastorale de la Santé du Brabant Wallon

Vous pourriez aussi aimer...